Focus : Les impacts de la qualité de la voix en VoIP

Date : lundi 10 août 2015 @ 21:42:29 :: Sujet : Operateurs

Les altérations des communications en Voix sur IP (VoIP), comme une latence excessive, un discours brouillé, des bruits perturbateurs, ou même des appels interrompus, sont de plus en plus constatées par les utilisateurs, qu’il s’agisse d’entreprises indépendantes, d’industries ou de fournisseurs de service de téléphonie sur IP.



 

D’après une récente étude, il semblerait que non seulement la liste des perturbations ne cesse de s’allonger, mais surtout que de plus en plus d’appels soient impactés par ces problèmes.

De plus en plus d’entreprises migrent leur système de téléphonie vers des offres Full-IP (Centrex ou IPBX dédié). Nous pourrions nous demander si cette augmentation ne va pas amener encore davantage de problèmes de communication ?

Alors que pour beaucoup, la téléphonie n’est qu’un service basique, la réalité est telle qu’il est très compliqué de fournir un service de Voix sur IP de qualité, et que le chemin pour y arriver est semé d’embûches !
Malheureusement, la Qualité de Service (QoS) n’est pas la solution à tous les problèmes, elle n’en est pas moins indispensable. En effet, elle permet d’éviter des problèmes de pertes de paquets ou de saturation de liens télécoms… et nous y veillons systématiquement en l’appliquant sur tous les liens mêlant DATA et VOIX.

La latence, ennemi de la VoIP

« Allô, êtes-vous toujours en ligne ? »

Il est important de comprendre comment différents facteurs peuvent impacter la qualité des appels.

Le premier, la latence, va modifier la manière dont nous communiquons.
Lorsque nous parlons avec une personne, nous faisons des pauses dans notre discours afin de laisser l’autre s’exprimer à son tour. Si la latence est trop élevée, alors nous risquons de recommencer à parler avant que la réponse de notre interlocuteur ne nous parvienne… Difficile de mener une conversation dans ce cas !

Mais à quoi est due cette latence lors d’un appel en Voix sur IP ?

Prenons un exemple simple : un client A, connecté à un Opérateur OP1, lui-même connecté à un point d’échange IX1, veut joindre un client B, connecté à un Opérateur OP2, qui lui est connecté à un autre point d’échange IX2.

Au niveau du réseau IP, le chemin entre les deux clients va donc être le suivant :

 

A chaque passage d’un client à un opérateur ou d’un opérateur à un point d’échange, de nombreux équipements actifs (routeurs, switchs) sont traversés, et les temps de traitement de ces équipements induisent de la latence.
A ce délai vient s’ajouter celui généré par les processus d’encodage de la voix en paquets IP (codecs) ou par les systèmes de suppression d’écho.

Cette latence peut être encore plus grande si les différents opérateurs sont interconnectés via Internet, et non pas via des points d’échanges ou des liens privés, de par le nombre encore plus important d’équipements impliqués !

Nos cœurs de réseau DATA et VOIX sont optimisés afin que la gestion des flux VoIP et les interconnexions avec d’autres opérateurs ne reposent que sur des liens privés et sécurisés. Ainsi, la latence est maîtrisée d’un bout à l’autre.

 

Echo et bruit : deux éléments perturbateurs dans les communications VoIP

« Est-ce que quelqu’un a dit quelque-chose ? »

La réverbération, ou écho, peut provenir de différentes choses, y compris des terminaux téléphoniques lorsque ceux-ci ne disposent pas d’un mécanisme performant d’annulation d’écho. C’est le cas pour beaucoup de téléphones « lowcost » que l’on trouve de plus en plus sur le marché.
Nous nous efforçons de fournir à nos Clients du matériel choisi, testé et approuvé par nos experts VoIP, proposant les dernières innovations en matière de gestion de la qualité de la voix et du rendu sonore.

Dans le monde de la téléphonie « old-school » (TDM), l’annulation de l’écho était un mécanisme très simple à mettre en œuvre : l’opération était effectuée à chaque extrémité de la ligne (dans ce monde, une communication entre deux points revenait à établir un circuit virtuel direct entre ces points).
En téléphonie sur IP, la correction des problèmes d’écho est plus compliquée à gérer car il ne s’agit plus d’un « circuit virtuel » établi entre deux points, mais d’un ensemble d’équipements traversés, et une annulation d’écho peut être appliquée à chacun de ces endroits.
Par ailleurs, la multiplication de ces mécanismes va amener une augmentation de la latence (comme expliqué au chapitre précédent) !

Le « bruit », c’est-à-dire les perturbations sonores audibles durant l’appel, peut être provoqué par un ou plusieurs équipements sur le trajet de la voix en IP ; en particulier si les serveurs traversés ne sont pas optimisés pour la VoIP ou si les cartes ne sont pas dédiées au traitement de la voix.
Il est donc possible de constater, plus ou moins aléatoirement, des défauts lors des communications en VoIP. Aussi, en fonction des codecs utilisés par chaque opérateur ou de la manière dont leur matériel est configuré, la fréquence de ces problèmes peut augmenter.

Nos serveurs, tant au niveau matériel que logiciel sont optimisés afin de traiter au mieux les flux audio générés par les appels depuis ou vers les clients. Nous disposons aussi d’un système de surveillance de la qualité de la voix, permettant de détecter rapidement un éventuel problème et ainsi de le corriger au plus vite.

 

Le futur de la VoIP va-t-il être sombre ?

Si le nombre de communications en VoIP augmente, la qualité va-t-elle diminuer ?

D’après l’étude de Phil Eldom, pour nojitter, à partir de laquelle cet article a été rédigé, entre 1 et 10% des appels en VoIP dans le monde seraient impactés par des problèmes de qualité de voix, alors même que seules 40% environ des entreprises ont décidé de migrer leur système de téléphonie en Full-IP.

Nous pourrions donc imaginer que le taux d’appels présentant des problèmes pourrait approcher les 25% lorsque tout le monde aura migré en VoIP !

En lisant cela, vous pourriez-vous dire que l’avenir de la VoIP est sombre… Mais les constructeurs de matériel et les opérateurs dont nous faisons partie travaillent constamment à l’amélioration de leurs équipements et à l’optimisation de leurs solutions ; afin de réduire les temps de traitement des paquets, de mieux gérer les phases de compression et décompression de la voix (codecs), et de traiter plus finement l’annulation d’écho.

L’écosystème VoIP travaille aujourd’hui sur d’autres modèles d’acheminement de la Voix, comme le pair-à-pair (dont Skype est l’un des précurseurs) avec par exemple WebRTC.

Même si l’étude apparaît pessimiste au premier abord, la Voix sur IP n’en reste pas moins un moyen de communication permettant aux entreprises d’optimiser leurs coûts, de mutualiser leurs liens télécoms et d’enrichir leur expérience utilisateur grâce à des outils en constante évolution.

 

Source :
"VoIPmageddon: Is Quality Leading to a Telephony Meltdown?" de Phil Eldom - nojitter








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