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Qui va dĂ©ployer la fibre optique en dehors des grandes villes ?Mercredi 16 février 2011 @ 14:16:12 | Auteur: boiboisseLe dĂ©ploiement dans les grandes villes avait dĂ©jĂ fait l'objet d'une dĂ©cision fin 2009, Ă l'initiative des opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms. Ceux-ci doivent dĂ©clarer leur intĂ©rĂŞt pour le fibrage d'une zone donnĂ©e, en le finançant seuls ou en co-investissement avec leurs concurrents s'ils souhaitent investir sur la mĂŞme zone. Dans ces grandes villes, quatre fibre optiques seront installĂ©es pour chaque logement. Cela signifie qu'Ă terme plusieurs opĂ©rateurs peuvent ĂŞtre prĂ©sents simultanĂ©ment dans les habitations. Plusieurs offres coexistant, les abonnĂ©s pourront changer assez facilement d'opĂ©rateur. Une seule fibre par logement Qu'en est-il en dehors de ces très grandes villes ? Le schĂ©ma de dĂ©ploiement est diffĂ©rent. Le fibrage d'une habitation ou d'une entreprise coĂ»te plus cher, car les distances de fibre sont plus importantes, et les immeubles comportent moins de logements. Il a donc Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© qu'une seule fibre optique Ă©quiperait chaque logement. Celle-ci sera raccordĂ©e Ă un « point de mutualisation », couvrant au minimum 1 000 logements dans les villes, et 300 logements dans les zones peu denses. Pour un abonnĂ©, le passage d'un opĂ©rateur Ă un autre se fera avec une coupure de service, un peu comme le dĂ©groupage d'une ligne ADSL aujourd'hui, ce qui pourra causer quelques difficultĂ©s pour les utilisateurs. Ce dĂ©ploiement sera Ă l'initiative des opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com, des gestionnaires de zone ou des collectivitĂ©s. Ces organismes auront le rĂ´le d'« opĂ©rateurs d'immeubles ». Ils proposeront un dĂ©coupage d'une commune en zones de 1 000 logements minimum dans les villes de moyenne importance, et 300 dans les zones rurales. Lorsqu'ils commenceront Ă dĂ©ployer la fibre dans une de ces zones, ils devront s'engager Ă fibrer l'intĂ©gralitĂ© de cette zone en 5 ans : sous rĂ©serve d'accord des propriĂ©taires ; soit la fibre sera installĂ©e dans chaque logement, soit elle sera prĂŞte Ă l'ĂŞtre sur demande des abonnĂ©s. Dans une mĂŞme commune, on pourra donc avoir une zone fibrĂ©e Ă 100% d'un cĂ´tĂ©, et une zone sans fibre de l'autre. Un dĂ©coupage en zones de 1 000 logements Pourquoi ce chiffre de 1 000 logements (et 300 en zone rurale) ? Cette limite n'est pas Ă©vidente a priori ; puisqu'on a aujourd'hui une structure diffĂ©rente pour le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique et l'ADSL. Les rĂ©partiteurs tĂ©lĂ©phoniques Ă©quipent une zone de l'ordre de 10 000 lignes, soit dix fois plus. Le dĂ©ploiement en ADSL a suivi ce schĂ©ma puisque les Ă©quipements centraux, les « DSLAM », se situent dans ces rĂ©partiteurs principaux. Ce schĂ©ma initial est Ă l'origine des « zones blanches » de l'ADSL, car les habitants qui se trouvent Ă plus de 5 km du rĂ©partiteur ne peuvent pas avoir l'ADSL, Ă cause des limitations de cette technologie, et ne peuvent pas changer de rĂ©partiteur, Ă©tant donnĂ© la structure de distribution du rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique. La seule solution pour eux est l'Ă©quipement en ADSL des sous-rĂ©partiteurs. La fibre optique ne prĂ©sente plus la limite technique de 5 km, puisqu'on peut Ă©clairer une fibre avec des Ă©quipements communs jusqu'Ă 20 km voire plus. Pourquoi n'avoir pas choisi des zones de 10 000 lignes pour la fibre optique ? Le choix du chiffre de 1 000 lignes rĂ©sulte d'un compromis technique entre les opĂ©rateurs qui ont choisi la technique du « PON », et celle du « point Ă point ». Le PON permet de diviser une fibre initiale en un arbre de plusieurs fibres pour raccorder des logements. C'est la technologie choisie par Orange par exemple. Le point Ă point utilise une fibre unique par logement. Cette structure a Ă©tĂ© choisie par Free notamment. Les opĂ©rateurs PON ont besoin que le point central de raccordement pour un groupe d'immeubles ne soit pas trop Ă©loignĂ© des logements. Une structure de distribution depuis les rĂ©partiteurs n'aurait pas Ă©tĂ© possible pour ces opĂ©rateurs. Ils demandaient au contraire un point central de raccordement très proche des immeubles. En revanche, ce schĂ©ma n'aurait pas convenu aux opĂ©rateurs « point Ă point », car les chemins de câbles de distribution, proches des immeubles, auraient Ă©tĂ© vite saturĂ©s par le nombre de fibres posĂ©s par tous les opĂ©rateurs. Ce compromis Ă 1 000 logements correspond Ă des points centraux, dits « de mutualisation », au niveau des sous-rĂ©partiteurs tĂ©lĂ©phoniques. Le schĂ©ma de dĂ©ploiement de la fibre est donc le suivant : une seule fibre entre chaque logement et son sous-rĂ©partiteur tĂ©lĂ©phonique, utilisable par tous les opĂ©rateurs qui pourront la « dĂ©grouper » ; de lĂ tous les opĂ©rateurs repartent vers leur central optique, en mutualisant ou non le signal sur leurs fibres. Qui va dĂ©ployer la fibre ? Le cadre technique est dĂ©sormais fixĂ©, on peut considĂ©rer que c'est un juste compromis car il laisse le choix de leur technologie aux opĂ©rateurs et il permet d'utiliser efficacement les infrastructures de France TĂ©lĂ©com dĂ©jĂ installĂ©es dans les villes. L'initiative du dĂ©ploiement est laissĂ©e aux opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms. Ceux-ci vont choisir les zones de 1 000 logements dans telle ou telle commune suivant leur intĂ©rĂŞt commercial. Il y a nĂ©anmoins une certaine pĂ©rĂ©quation car l'ensemble de la zone de 1 000 logements devra ĂŞtre Ă©quipĂ©e, ce qui Ă©vite les trous de couvertures liĂ©s Ă des Ă®lots jugĂ©s non rentables ou plus Ă©loignĂ©s physiquement. Toutefois, il est probable que des zones entières soient laissĂ©es de cĂ´tĂ© dans un premier temps. En revanche, ce palier de 1 000 logements impose des barrières Ă l'entrĂ©e importantes : l'investissement financier et l'organisation de ce dĂ©ploiement fait qu'il sera impossible pour des petites structures privĂ©es ou publiques. On peut donc imaginer deux types d'acteurs pour ce dĂ©ploiement de la fibre. D'une part, les opĂ©rateurs « grands public », qui ont commencĂ© Ă le faire en zone très denses, et qui ont fait des annonces sur certaines villes d'importance moyenne. D'autre part, les collectivitĂ©s. Celles-ci devront s'organiser au moins Ă l'Ă©chelle de la commune, voire Ă celle des communautĂ©s de communes ou des dĂ©partements. Il est possible qu'elles deviennent elles-mĂŞmes « opĂ©rateurs d'immeubles » pour Ă©quiper les logements de leurs administrĂ©s. C'est la continuitĂ© du mouvement entamĂ© par certaines collectivitĂ©s depuis 5 ans, avec le lancement de dĂ©lĂ©gations de service public afin de fibrer les zones d'activitĂ©s, les centraux tĂ©lĂ©phoniques, ou directement certains abonnĂ©s, comme Ă Pau ou Saint Quentin en Yvelines par exemple. Grâce Ă ces initiatives publiques, les opĂ©rateurs, comme CELESTE, qui Ă©quipent les entreprises peuvent d'ores et dĂ©jĂ proposer la fibre optique Ă la plupart des entreprises du pays. La fibre, un service public ? Le fait de choisir des zones de 1 000 logements inquiète certaines collectivitĂ©s. En effet, celles-ci craignent que les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com ne fassent leur marchĂ© avec les zones rentables, et ne leur laissent que les zones non rentables. Cela aurait un double effet nĂ©gatif pour elles : d'abord, ces zones seront probablement plus coĂ»teuses Ă raccorder ; puis les collectivitĂ©s ne pourraient pas gagner de l'argent sur les zones rentables afin de subventionner ces zones reculĂ©es. L'enjeu pour elles va ĂŞtre de nĂ©gocier avec les opĂ©rateurs cette pĂ©rĂ©quation dans le dĂ©coupage des mailles territoriales en zones de fibrage. Elles pourront leur proposer de co-investir en Ă©change de critères liĂ©s Ă l'amĂ©nagement du territoire. La fibre ne sera probablement pas un service public, mais c'est une opportunitĂ© de rapprochement entre les opĂ©rateurs et les collectivitĂ©s pour Ă©tablir une vision conjointe. Rendez-vous en 2025, nous devrions alors tous ĂŞtre fibrĂ©s ! Nicolas AubĂ© PrĂ©sident de CELESTE CELESTE est fournisseur d'accès haut dĂ©bit et haute disponibilitĂ© pour les entreprises partout en France. SpĂ©cialiste de la fibre optique, CELESTE propose des solutions d'Accès Internet, d'hĂ©bergement ou de tĂ©lĂ©phonie. www.celeste.fr |
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